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Spyder RS : le quad à 3 roues !

CAn-Am Spyder RS France

Spyder RSOn en voit de temps en temps circuler sur les routes et pour cause, tout juste 1500 immatriculations en France. On se demande même ce que c’est que ces machins un peu spéciaux qui ressemblent à une moto et à une sorte de quad ou d’un gros scooter… difficile à savoir… Cette publicité que l’on voit à la TV me donne envie de sauter le pas par curiosité… elle laisse supposer que l’on a à faire à une moto stable, confortable idéale pour le voyage… résultat, le Spyder RS est excellent à une roue près !

Spot Pub pour se mettre en condition !

Spyder RS : Scooter Canadien ?!

Ah, c’est cool ! Il fait relativement beau aujourd’hui, et ça tombe bien car je vais me faire un petit bout de route à bord d’un 1000cc un peu particulier aujourd’hui. Il s’agit d’un An-Cam /Cam-An Can-Am (j’aime cette marque !!) une sorte de gros quad accessible avec le permis B… alors forcément on va me trouver dur à dire qu’il s’agit d’un Quad mais pourtant je n’en suis pas vraiment loin… l’engin Canadien propulsé par un bi-cylindre Rotax 990 se présente sous la forme d’une taille de guêpe plutôt sympa avec deux roues de caravane à l’avant et un large pneu au centre arrière type voiture sportive ! Ni d’embrayage, ni de frein avant… comme la smart, les vitesses se passent à la volée et au guidon. 5 Rapports plutôt courts sur les 4 premiers offrent un peu de sportivité à bord… Rétrogradage automatique ou manuel au choix, pour jouir pleinement d’un frein moteur bien présent !

Mise en bouche

La bête est plutôt imposante de la taille d’un Goldwin quasiment. L’empattement plutôt long offre à peu près les même trajectoires en courbe qu’un FatBob. La finition est au même niveau que le confort ou le moteur : top ! ça fait du bien de chevaucher un engin qui donne envie de rester dessus. En effet, le Spyder ici en version Sport est d’un confort inégalé, on se croirait entre une moto des mers et une moto des neiges. D’ailleurs on retrouve les sensations d’un skidoo plus que d’une moto.

L’aspect pratique du Spyder

Le Spyder offre finalement peu d’aspect pratique. Seul sont coffre avant de 18 litres fera oublier la possibilité de remonter les files à un feu rouge, les glissements dans les ruelles Bretonnes (entre le trottoir et la rangée de voiture garée sur le bas côté, autant éviter de croiser quelqu’un en face), les sensations en courbe du fait que ça tourne à plat… il existe une version GT avec dosseret, régulateur etc… ça n’empêche en rien que cette sensation de virer à plat ne me convient pas… d’ailleurs là où certains virages passe à 90 sans problème sur n’importe quelle moto, ici sur le dos du Spyder il vous faudra une bonne dose d’agilité pour réussir à les passer à 60 sans trop de difficulté facilité ! Pénible en courbe le Spyder…

Essai routier du Spyder RS 990 rotax

Après quelques recommandations pour l’utilisation du Spyder RS : utilisation du frein à pied de parking, démarrage avec le frein à pied, marche arrière et explication sur la boîte séquentielle, je me place à bord et là… c’est le bonheur !

Quel confort à bord du Spyder RS !

C’est moelleux, confortable et tout me tombe sous les mains et le regard. La selle est top, un véritable canapé de salon et les rétroviseurs sont larges et affichent bien ce qui se passe derrière, c’est vraiment super agréable ! Le guidon est suffisamment espacé pour pouvoir braquer à fond sans que ça vienne cogner dans les genoux. Ce guidon loin de la selle permet également de ne pas être tasser sur les reins comme sur un scooter et maxi scooter. Le tableau de bord du Spyder est ultra complet avec même l’indicateur de température extérieure, plusieurs trip’s, indicateur de rapport (bien qu’un peu petit)… Aucune vibration dans les rétro, aucune gène (coudes)… c’est un 10/10 sur le confort (on se croirait presque sur un BMW K12GT) ! Bravo car c’est rare !

Instrumentation du Spyder RS

En revanche on se demande à quoi sert réellement le compte tour digital puisque l’analo est juste à droite. Idem pour la vitesse à gauche puisqu’elle s’affiche elle aussi en numérique au centre. Le tableau de bord est cependant très joli, harmonieux et les chiffres sont bien écrits. Les fonds noirs / gris me conviennent d’avantage au fond blanc que l’on trouve en général sur les scooters… si ce n’est cette duplication d’information qui ne sert pas à grand chose du coup, je mettrais un 6/10 pour la partie instrumentation.

Le moteur du Spyder

Aussi surprenant que ça puisse paraître ce moteur m’a vraiment surpris. Quand on pense que ce véhicule (que j’ai classé dans essai moto, mais j’aurais pu le mettre dans essai scooter aussi) est accessible depuis le permis B, le moteur est tout simplement bluffant ! Trop fort même je dirais pour un gars qui n’a jamais fait de moto et qui descend de sa clio, il risque fort de se faire peur assez vite tellement que ça marche bien ! Je trouve qu’une gestion de cartographie électronique sur plusieurs niveau comme sur un GSX-R serait un plus indéniable pour permettre une utilisation optimale de la bête qui propose tout de même 106cv…

On hausse le ton à bord du gros scooter à 3 roues

Après quelques kilomètres à bord, on titille un peu le Spyder pour voir ce qu’il a dans le ventre. Là où le moteur propose un couple omniprésent sur toute la plage du moteur c’est la puissance pure et dure qui en ressort passé les 6000tr/mn… ça pousse fort, autant bien se tenir au guidon ! Du fait qu’il s’agisse d’un Bi, ça ne dur pas longtemps et la boîte bien qu’elle accroche bien me semble un peu plus lente entre la 3è et la 4è ce qui allonge légèrement les temps de réaction, dommage ! La 5è sert d’avantage à économiser l’essence qu’a réellement relancer encore l’engin… le 5è est molle à tous les régimes ! il ne manque qu’un régulateur pour les grands axes…

Eviter de freiner en courbe = tout droit assuré !

Bien qu’un peu timide, le son de l’ensemble me rappelle bien celui de ma brelle… quelques vibrations à déclarer à entre 90 et 110km/h en 5ème… rien de dramatique mais ça chatouille un peu les pieds… niveau freinage et malgré tout (ABS, aide au freinage assisté par régulation aux différentes roues, ESP et j’en passe)  je trouve que ça sous vire un peu trop pour réellement se mettre en confiance. j’aurais préféré un freinage en alerte à l’arrière un peu plus prononcé pour stabiliser un peu la bête puis sur l’avant pour l’arrêter… Évitez absolument les freinages en courbe au risque de faire un joli tout droit ! Difficile à jauger car ils sont peu progressifs, ça pince d’un coup sans vraiment prévenir… ça m’agace !

Du coup, niveau moteur pour l’engin que c’est je mettrais un bon 8/10 ça pousse aussi fort qu’à bord d’un Scooter T-Max sans problème mais pour le freinage je ne dépasserais pas les 6/10 car la progressivité manque cruellement de feeling… même en utilisant le frein moteur, le freinage est frustrant !

Essai routier du Spyder RS 990 en vidéo

Conclusion de mon essai routier du Spyder RS

Malgré un excellent moteur dynamique et offrant de belles sensations, une bonne tenue de route grâce à l’ensemble de l’électronique embarqué, un confort de la boîte séquentielle qu’il faut comprendre pour vraiment trouver toutes les subtilités, une selle vraiment confortable qui oblige presque à chercher l’autoradio, le Spyder reste une machine à 3 roues qui ne prend absolument pas d’angle ! Du coup, je suis un peu septique sur l’intérêt d’un tel engin dans la mesure où il n’apporte pas grand chose. Peut être à l’automobiliste qui veut prendre l’air mais rien de spécial à un motard si ce n’est les inconvénients d’une voiture et de la moto réunis. Le Spyder RS reste une expérience finalement sans âme particulière où je suis resté sur ma faim. Si seulement les suspensions avant étaient débrayables comme sur les Piaggo MP3 500, le Spyder prendrait réellement de l’intérêt… car là… et malgré toutes les bonnes notes que j’ai pu lui attribuer sur les différents points essentiels pour profiter pleinement de l’engin, l’amusement et le plaisir à bord retombe quasiment le premier rond point avalé où l’on passe son temps à chercher à optimiser cette galère qu’à réellement avoir la banane sous le casque… certes, en ligne droite ça dépote… mais bon, après deux ou trois 400m DA, on finit par rouler cruising entre chaque feux rouges… mmmouais !!

Note finale : 3/10 !

La note finale ne dépassera pas le 3/10 :

Le Spyder à tout pour être une machine attachante, c’est vrai. Son coffre à l’avant permet de transporter quelques affaires. On peut également l’équiper de valises et d’un Top case pour le Week-end… mais finalement l’intérêt est vraiment faible ! Autant s’acheter un petit cabrio, en cas de pluie on peut re-capoter… d’occasion et pour la même tranche de prix on peut se trouver une petite 964 carrera 2 sans problème… pour moi, le choix serait vite fait 🙂

En revanche, on reprend les même ingrédients, on enlève une roue à l’avant et on obtient une excellente machine, joueuse, dynamique… parfaite pour vraiment s’amuser sur les petites routes départementales de notre région Bretonne… comme quoi, à une roue près, le Spyder RS, et malgré sa fourchette de prix entre 22 et 27 000 € (tout de même), aurait pu me faire sortir le chéquier… ou presque !

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